Avant et après le traitement implantaire

Le cas qui est présenté ici est classique; il s’agit d’un homme de la cinquantaine, fumeur, sans antécédents particuliers.
Un jour, les dents se mettent à bouger. il consulte alors de nombreux praticiens et c’est pour lui une surprise d’apprendre l’existence d’une parodontopathie qui, pendant des dizaines d’années, a détruit, sans qu’il y prête attention, l’assise des dents qu’il estimait solide.

Peu enclin aux mesures radicales qui lui sont conseillées, il tergiverse pendant un ou deux ans, mais les dents se mobilisent de plus en plus et l’inconfort devient total. Trois dents tombent spontanément, il faut maintenant faire quelque chose.

Il ne veut évidemment pas entendre parler de prothèse mobile et il est en mesure de réunir les moyens nécessaires pour être implanté.

Après s’être fait présenter les différentes solutions implantaires axiales et basales, il écarte la technique de l’implantologie axiale (ou traditionnelle) pour le temps qu’elle nécessite et surtout pour le recours aux greffes osseuses qui l’inquiètent un peu.

Il opte pour l’implantologie basale qui lui évite les greffes et lui promet des dents fixes tout de suite, en un seul jour.
La décision est prise, les obligations respectées : remise d’un devis détaillé signé des parties, consentement éclairé daté et signé et délai de réflexion.

On peut maintenant procéder à l’étape préparatoire :
Elle consiste, à partir des arcades telles qu’elles sont, à prendre les empreintes pour faire réaliser les bridges provisoires en résine creuse.

Bridge provisoire en résine creuse

Les nouvelles dents ne peuvent évidemment pas être essayées avant le jour de l’opération puisque les dents malades ne seront retirées qu’à ce moment là.
II est donc indispensable d’avoir recours à un prothésiste rodé à cette technique sous peine de décevoir l’opéré au réveil.

Notre patient a rencontré l’anesthésiste au minimum 48 heures avant l’opération, il est maintenant prêt pour l’intervention qui sera réalisée sous anesthésie générale.
Elle se déroule en trois temps;

Traitement implantaire

Le premier temps est un temps septique où on procède aux extractions et curetages puis aux préparations osseuses et gingivales.
Le deuxième temps est le temps implantaire au cours duquel sont insérés, par voie latérale, les implants disques qui soutiendront les deux bridges complets.

Au maxillaire (mâchoire supérieure), en cas de manque d’os dans les secteurs postérieurs, on remonte les planchers muqueux des sinus selon la technique maintenant classique, les disques sont insérés sous cette muqueuse, en travers de la cavité osseuse de telle manière que les implants utilisent, pour s’appuyer, les parois osseuses de la cavité sinusienne.

L’espace ainsi dégagé sous la muqueuse sera comblé par un lit de matériau neutre qui enrobera les implants.
Ce matériau n’a pas pour fonction de s’ossifier, son rôle est d’éloigner la muqueuse sinusienne de l’implant pour mettre celui ci à l’abri d’une éventuelle sinusite qui surviendrait dans l’avenir pour toute autre raison.

L’éventuelle prise en masse du matériau dans une ossification totale n’est même pas vraiment souhaitable, certes, elle renforcerait la valeur mécanique des fonds sinusiens mais ce renfort est rarement nécessaire alors qu’en revanche, elle ferait perdre une partie de leur résilience aux implants qui le traverse, or cette résilience est une chose souhaitée par cette implantologie.

Grâce à elle, on peut réaliser sans problème, des prothèses qui relient des piliers implantaires et des dents naturelles.

A la mandibule (mâchoire inférieure), si la quantité d’os est insuffisante, là encore la technique de l’implantologie basale permet de poser quand même des implants dentaires dans les secteurs postérieurs, quel que soit le degré d’atrophie osseuse en plaçant le disque soit sous le nerf alvéolaire (avec émergence latérale de la tige filetée) soit dans les cas d’atrophie mandibulaire extrême, en soulevant le nerf par abord chirurgical, le temps d’insérer l’implant.

En conclusion, tous les manques d’os, même les plus spectaculaires, toutes les atrophies maxillaires et mandibulaires même extrêmes peuvent recevoir des implants basaux et être mis en charge le jour même.

Le troisième et dernier temps est le temps prothétique, il consiste à placer les deux bridges l’un contre l’autre, en occlusion, après avoir rempli les cavités à la résine auto-polymérisable et à faire « mordre  » le patient endormi en attendant le durcissement.
Une fois les bridges « rebasés », il suffit alors de les ébarber de toute la résine qui déborde et de les sceller au ciment provisoire après les avoir polis.

 

Après Chirurgie İmplantaire

Le patient qui s’est endormi avec ses dents malades, se réveillera avec des dents neuves beaucoup plus stables.
Les suites opératoires articulées en deux périodes, sont généralement simples et peu douloureuses.

La première dure moins de quinze jours, c’est la période de la cicatrisation muqueuse, on peut voir survenir des oedèmes importants, mais indolores, (gonflements des joues et des paupières) ou des hématomes (bleus) plus disgracieux qu’insupportables.

Elle exige de n’absorber que de la nourriture liquide pour ne pas endommager les sutures.
II est raisonnable de s’abstenir de travailler pendant les huit à dix premiers jours.
L’opéré retrouve alors sa physionomie normale, la gencive est cicatrisée, il peut manger prudemment avec ses nouvelles dents et il se sent tellement guéri que l’attente d’un mois supplémentaire lui semble inutile.

Pourtant, il faut encore attendre la cicatrisation osseuse.
Pendant le mois qui suit, les visites, si elles sont nécessaires, seront centrées sur l’aspect des muqueuses, le contrôle sourcilleux de l’occlusion et les éventuels réglages.
Un mois et demi après, l’intervention est déjà loin et la cicatrisation osseuse est à son tour terminée.

Commence alors le temps des séances nécessaires à la réalisation des bridges définitifs, il n’est plus question de chirurgie ce ne sont que des temps prothétiques (prise d’empreintes et essayages).

Les bridges provisoires, retirés au début de chaque séance, sont reposés en fin de séance. II n’y a donc, durant cette période ni douleur ni gène professionnelle ou familiale.
Grâce à la résilience de ces implants, il est possible de recourir à la céramique pour le revêtement des deux bridges sans risquer la perte des implants.